Le groupe Galilé du Bourguignon Eric Michoux entre dans l’ère de l’industrie 4.0

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INDUSTRIE/BOURGOGNE. Eric Michoux, fondateur et dirigeant de Galilé, installé à Chalon-sur-Saône, voit aujourd’hui encore plus loin.

Sauver depuis une vingtaine d’années le savoir-faire de nombreuses entreprises pour les relancer avec succès, a déjà eu le mérite de démontrer que l’industrie a un vrai avenir en France. Aujourd’hui, ce toujours « serial repreneur » à la tête de 17 entreprises, dont 13 industriels, passe à l’étape suivante. Il les dote d’une stratégie en cinq axes pour les conduire vers une « usine du futur ou industrie 4.0 ». Explications.

 

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Montage chez Escofier, à Chalon-sur-Saône, d’une machine entièrement électrique de roulage ou formage à froid de pièces en métal. © Traces Ecrites.

 

Précisons d’entrée ce qui caractérise l’industrie 4.0. L’activité industrielle opère grâce à la technologie une fusion entre Internet et outils productifs. A savoir : réalité augmentée, robotique, big data, simulation numérique et bien sûr impression 3D.

A chaque étape du processus, du stock amont au produit final, les postes de travail et les équipements communiquent entre eux et, parfois avec l’extérieur, pour échanger des informations. La finalité consiste à produire au meilleur coût et en respectant mieux l’environnement.

Vaste programme que le groupe Galilé, implanté à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), compte appliquer, mais à sa façon. Et notamment pour son pôle énergie, composée de deux entreprises, dont CLM Industrie, et pilotée par Renaud Gaudilllère.

Mais aussi pour sa division industrie, avec ses neuf sociétés en France, dont les pépites Escofieret Farman, dans les machines spéciales, et ses trois filiales étrangères en Allemagne, Roumanie et Inde. Le tout  placé sous la responsabilité de Jean-Claude Boyer, responsable du pôle industrie du groupe.

 

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« Nous avons pour ambition de passer de 70 millions d’€ d’activité avec 500 personnes à 100 millions et 1.000 collaborateurs à l’horizon 2018 », indique Éric Michoux, le président et fondateur du groupe Galilé. Ce développement se fera autant de manière organique que par croissance externe.
Le groupe cible des spécialistes de la robotique et de l’automatisation, du convoyage connecté, de la machine-outil et des outillages spéciaux. « Quatre rachats d’entreprise seront conclus en 2017 », précise Éric Michoux.

Eric Michoux. Président et fondateur du groupe Galilé.

Favoriser les jeunes pousses

Ce passage à l’industrie 4.0 empruntera aussi le chemin d’une stratégie en cinq axes que détaille Jean-Claude Boyer. « Nous voulons épouser l’évolution des marchés de l’aéronautique et de l’automobile avec une offre d’usinage cinq axes de grande dimension, jusqu’à sept mètres pour des pièces en composite, sachant que tous ces secteurs recherchent un allègement des véhicules et appareils pour réduire les consommations de carburant. »

Galilé se lance également dans la robotique collaborative et la fabrication additive ou impression 3D. Née il y a plus de trente ans, cette dernière permet à un objet d’être réalisé par dépôt de couches successives comme le fait une imprimante à jet d’encre.

On peut aujourd’hui presque tout faire grâce à cette technologie : des vêtements, des chaussures, des meubles, une maison en béton, la carrosserie d’une voiture, des médicaments et demain des tissus vivants et des aliments.

 

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Renaud  Gaudillère est à la tête du pôle énergie de Galilé. © Traces Ecrites.

 

Utilisée à des coûts imbattables pour les petites séries et les pièces de rechange, la fabrication additive séduit également le groupe SEB qui parie sur plus de la moitié des composants de son petit électroménager très rapidement disponibles sur fichiers 3D imprimables à la demande.

Galilé met aussi le pied à l’étrier à de jeunes pousses comme la société bisontine my-OCCS de Sébastien Salmon, implantée à Besançon (Doubs), qui a remporté le prix spécial Galilé 360°, lui permettant de financer la rémunération de son premier salarié pendant un an.

My-OCCS met au point des algorithmes très complexes qui optimisent le travail des services R&D. « Notre groupe a déjà conclu trois contrats avec lui », assure Éric Michoux.

Une école de soudure en 2017

Rappelons que Galilé 360° est une plate-forme Web de financement et de management, ainsi qu’un incubateur virtuel, dédiés aux porteurs de projets et aux jeunes chefs d’entreprise qui privilégient les initiatives à dominante industrielle, numérique et technologique.

En termes d’organisation interne, le groupe industriel veut généraliser le lean manufacturing – gestion de la production en évitant le gaspillage de tout : temps, matière…

 

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Jean-Claude Boyer pilote le pôle industrie de Galilé.

« Nous allons aussi interconnecter toutes nos usines et nous doter d’un big data interne afin de stocker toutes nos d’informations sur une base numérique »,explique Jean-Claude Boyer.

 

Au niveau de sa responsabilité sociétale, Galilé va fortement développer l’éco-conception, à l’image d’Escofier à Chalon-sur-Saône, fabricant d’équipements de roulage ou formage à froid de pièces en métal qui développe une gamme de machines électriques.

 

Les femmes et les hommes ne sont pas absents de cette stratégie en misant sur la formation interne, comme la création courant 2017 d’une école de soudure, métier en tension, au sein de la filiale CLM Industrie, concepteur et fabricant dijonnais d’outils de manutention du combustible et d’enceintes de confinement.

 

« Je compte ouvrir également nos entreprises aux jeunes et au tourisme d’affaires. L’immersion trois jours durant d’une classe chez Escofier a été une vraie réussite et j’invite tous mes collègues à faire de même pour éviter la désaffection totale des filières d’enseignement professionnel »,argumente Éric Michoux.

 

Un programme ambitieux qui prendra quelques années.